Les origines de la mosaïque
Les premières traces de la mosaïque apparaissent en Mésopotamie, à la fin du IVème millénaire avant J.-C. Pendant de nombreuses années, les matériaux utilisés sont principalement des galets de différentes formes et couleurs, avec lesquels sont réalisés des motifs sur le sol. Les Sumériens employèrent également une technique consistant à utiliser des morceaux de terre cuite de couleur rouge, blanche ou noire incrustés dans les murs, afin de les décorer et de les protéger. La mosaïque de galets se diffusera par la suite dans tout le bassin méditerranéen et sera en particulier largement utilisée par les Grecs. Cette technique a perduré jusqu’à nos jours, avec la technique des calades, dont on peut voir de nombreux exemples en région méridionale.
La mosaïque grecque
A partir du Vème siècle avant J.-C., les Grecs commencent à propager l’utilisation de la pierre et du verre dans la mosaïque, ce qui permet de réaliser des surfaces plus planes, et plus confortables pour un usage domestique. L’utilisation de ces matériaux, pouvant être plus facilement taillés selon des dimensions plus réduites, permet d’accroître le réalisme et la finesse des motifs réalisés : personnages, animaux, plantes, paysages, etc.
La mosaïque romaine
L’appropriation du savoir-faire des Grecs par les Romains, l’exploitation de nombreuses carrières de marbre à travers l’empire et le raffinement extrême apportée aux réalisations ont contribué à la diffusion des techniques de la mosaïque à l’ensemble du monde latin, de Malte à la Turquie. On retrouve ainsi sur les voûtes, les murs et les sols des bâtiments romains des œuvres d’art polychromes qui ont traversé les siècles. Les sujets de prédilection des artistes de l’époque sont les thèmes mythologiques ou historiques, souvent encadrés de frises géométriques.
La mosaïque dans l’art religieux
On retrouve les techniques de la mosaïque dans la décoration des premières églises paléochrétiennes, avec pour sujets des motifs géométriques, ainsi que l’iconographie religieuse. C’est ensuite à Ravenne, en Italie, aux Vème et VIème siècle après J.-C. que le procédé de la mosaïque va continuer à évoluer. Cette technique, appelée mosaïque byzantine, connaît son apogée autour du IXème siècle. A Byzance à cette époque, en effet, la mosaïque est un art très répandu : malgré la destruction de mosaïques représentant des figures chrétiennes lors de la conquête de la ville par les musulmans, de très nombreux témoignages de la profusion de la production de Constantinople ont subsisté jusqu’à nos jours.
Les musulmans ont également utilisé massivement la mosaïque, notamment pour la décoration extérieure des bâtiments publics (mosquées) ou pour la décoration intérieure des riches demeures, comme on peut le voir, par exemple, dans les palais mauresques espagnols. Ce sont alors les motifs géométriques (symboles, arabesques) et les représentations de la nature (feuillages) qui sont privilégiés.
Plus tard, du XIIème au XVIème siècle, même si l’engouement pour la mosaïque s’estompe, cet art continue à être utilisé, en particulier en Italie, dans la décoration des édifices religieux.
La mosaïque contemporaine
C’est avec l’avènement, au début du XIXème siècle, du style Art Déco que la mosaïque va connaître un nouvel âge d’or. La redécouverte de cette technique grâce à l’utilisation de nouveaux matériaux, et de nouveaux motifs (géométriques, floraux, etc.) va provoquer un regain d’intérêt de la part du public. A cette période, de nombreux architectes utilisent la mosaïque sur les façades, comme revêtement mural dans les pièces de réception, sur les sols des halls d’immeubles, etc. Des artistes comme Gustav Klimt, Antonio Gaudi, Marc Chagall y puisent une source d’inspiration et apporteront à la mosaïque une contribution majeure.
Pour notre plaisir, de nombreux artistes perpétuent aujourd’hui encore l’art de la mosaïque, tradition millénaire sans cesse renouvelée.